Pourquoi les fontaines de Saint-Baldoph coulent encore ?

De manière générale, à Saint-Baldoph, les hameaux sont équipés de fontaines qui ne sont pas raccordées au réseau de distribution d’eau potable. L’eau est acheminée depuis des ruisseaux dans des canalisations qui suivent leur cours et est rejetée dans le ruisseau après avoir alimenté un bassin sur le trajet.

Ces fontaines fournissaient de l’eau pour les usages domestiques et alimentaires et pour l’abreuvement des bêtes. L’eau était à l’origine acheminée jusqu’aux hameaux, mais aussi à proximité des maisons en écart. L’adduction d’eau potable dans les habitations s’est faite tardivement dans certaines zones du village, comme au hameau de la Grande Montagne où les maisons ont été raccordées au réseau au milieu des années 1950 seulement !

Le bassin des fontaines, rectangulaire, est le plus souvent en pierre de taille calcaire ou en béton. Il est souvent couvert, ce qui limite le phénomène d’évaporation.

Les services du CISALB, interrogés sur l’opportunité de fermer l’écoulement des fontaines, ont confirmé le caractère de dérivation de cours d’eux naturels de ces fontaines, dont la conception de l’alimentation fait naturellement cesser le débit en cas de baisse du niveau du ruisseau dérivé. Le retour de l’eau dans le cours du ruisseau garantit le maintien des volumes en aval. Leur maintien en fonctionnement n’est donc pas de nature à limiter la ressource en eau.

En cette période de restrictions des usages de l’eau, les fontaines doivent être considérées comme un milieu hydraulique superficiel et les prélèvements d’eau à usage domestique sont donc interdits, au titre de l’article 2.1 de l’arrêté préfectoral n° 2022-732 du 5 juillet 2022.

Le développement des prélèvements constaté ces derniers jours n’est donc pas autorisé. On a du mal à de comprendre les motivations de personnes venant de loin en voiture pour remplir bidons et bouteilles, au prix d’un bilan écologique et financier désastreux…